Témoignage de Pascale au retour de l’assemblée plénière des évêques à Lourdes
Invitée par Monseigneur Boulanger, j’ai participé du 5 au 10 novembre 2019 à l’assemblée plénière des évêques à Lourdes. Pour la première fois, des laïcs étaient invités et le sujet en était l’axe prioritaire choisi par le conseil permanent des évêques pour 3 ans : l’écologie intégrale. Quelques jours après, je reste très touchée, impressionnée par ce que nous y avons vécu.
C’était de l’ordre d’une très forte expérience partagée ensemble par les évêques et des laïcs dont beaucoup sont engagés dans l’écologie. Et une expérience d’ordre spirituel, l’Esprit Saint a très certainement travaillé les cœurs et les intelligences pour que ce soit possible. Ce qui s’est dit dans cette enceinte se dit d’habitude dans des cercles écologiques, militants d’un changement de mode de vie… ou se lit dans l’encyclique du Pape Francois. Même la méthode participative de débat en atelier était innovante.
Sur le fond, nous sommes passés d’une menace à une promesse. Six intervenants, différents, mais avec une convergence forte dans leurs propos. Maxime de Rostollan a parlé de justice sociale et de renouveau démocratique en rappelant que les gestes individuels indispensables ne suffiront pas, qu’il faut également agir à l’échelle collective (politique, sociale, diocésaine…)
Un autre intervenant, issu du monde associatif et de la lutte contre l’exclusion par l’habitat social, disait avoir découvert tardivement le lien entre crise écologique et crise sociale à travers la souffrance des plus pauvres due à nos modes de vie (ex : le lien entre l’augmentation de la température et les migrations).
Gautier Chapelle, collapsologue lucide mais non catastrophique, co-auteur de livres avec Pablo Servigne sur « l’entraide » ou « une autre fin du monde est possible ». Le directeur général de l’ADEME (agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) qui nous a donné une lecture de Jonas et de la ville de Ninive très éclairante. (Jonas, 3,1-10 … » encore 40 jours et Ninive sera mise sens dessus dessous ! »)
Comme les habitants de Ninive, nous avons le choix entre être bouleversés par la destruction ou bouleversés par une profonde transformation de notre société… mais de toutes façons, nous allons être bouleversés.
Pour Raphaël Cornu Thenard, responsable d’Annuncio et du congrès mission, le chrétien peut être un « prophète dans cette crise ». L’Église doit être un acteur de l’écologie et de la transformation de nos modes de vie, nous chrétiens, soyons des prophètes.

Tous ont parlé du sentiment d’urgence à transmettre, à changer, à faire du lien, à dialoguer et de la joie que cela procurait… que la transformation, le changement pouvaient être désirables.
L’espérance chrétienne qui ne nous endort pas mais nous réveille doit nous permettre d’être aux côtés de tous ceux qui agissent pour cette transformation. Elle peut aboutir à une société avec moins de biens mais plus de liens.
