« Restez éveillés… Veillez… » – Il y a bien des manières d’entendre aujourd’hui cette invitation de l’Évangile de ce 1er dimanche de l’Avent.
Une première manière serait de nous raidir
Une première manière serait de nous raidir devant ce que nous avons reçu comme consigne de notre gouvernement, à savoir ne pouvoir célébrer nos eucharisties qu’à 30 personnes, que nous soyons dans une petite chapelle ou dans une église pouvant contenir des centaines de fidèles. Nous sommes en droit de réagir tellement cela nous paraît injuste quant au bon sens mais aussi à l’importance de la vie spirituelle dans une existence qui vaut autant que les commerces non essentiels. Et nos évêques ont bien fait de réagir, mais avec mesure, au point qu’une nouvelle rencontre avec le Premier Ministre est programmée dimanche soir pour réévaluer cette décision. Rester éveillé pour construire un dialogue fécond me paraît plus constructif à long terme, et l’on peut espérer une évolution positive des décisions gouvernementales d’ici les prochains jours.
Une seconde manière : quelle espérance avons-nous ?
Une seconde manière d’entendre l’invitation de l’Évangile est de nous demander quelle espérance nous avons dans le cœur. Car l’invitation à veiller nous tourne vers Celui qui va venir à Noël pour rétablir notre capacité à nous rendre davantage les fils de son Père.
Le prophète Isaïe rappelle, dans la première lecture, que le Dieu d’Israël vient rencontrer celui qui pratique avec joie la justice, qui se souvient de Lui en suivant ses chemins. Il affirme aussi que nous sommes l’argile et que nous sommes l’ouvrage de sa main.
Pratiquer la justice, suivre ses chemins, nous savons tous que nous en sommes bien loin ; et ce temps de l’Avent est sans doute une occasion de laisser Dieu nous refaçonner pour que nos cœurs s’ouvrent davantage à Celui qui vient toujours nous relever et nous rendre plus fidèles à aimer le Père et nos frères.
Dans l’introduction de son encyclique « Fratelli tutti » centrée sur la fraternité et l’amitié sociale, le pape François rappelle que St François d’Assise « a semé la paix partout et côtoyé les pauvres, les abandonnés, les malades, les marginalisé, les derniers. »
N’y aurait-il pas là, pour nous, une invitation à veiller sur notre manière de rejoindre certaines de ces personnes pour que soient réalisées davantage cette fraternité et cette amitié sociale si importantes dans la vie des gens en ce temps de confinement, et ainsi mieux accueillir Celui qui vient comme le frère de tous les hommes et être le signe de son Amour auprès d’eux ?
Oui, toi, notre Père, viens nous façonner en ce temps de l’Avent pour être présence de ton Fils en ce monde, et en particulier les plus fragiles.