En avril dernier, une vingtaine de membres de la future paroisse Sainte-Claire se sont retrouvés à Paris avec d’autres paroisses pour un week-end pastoral. Il leur fut proposé cet exercice : rêvez votre paroisse et transcrivez ce rêve à travers un dessin et ensuite dialoguez avec le visage qu’aura pris votre paroisse. Notre future paroisse a pris le visage d’un enfant porté dans une corbeille par un oiseau, une colombe.
Ce dessin nous invite à nous mettre dans la disposition de celui, de celle qui accueille une nouvelle naissance, un nouveau-né.
Il y a des naissances désirées, attendues et d’autres qui le sont moins. Une naissance vient souvent bousculer une vie de famille : le 1er enfant fait irruption dans la vie du couple ; de 2 il nous faut passer à 3 et les autres naissances bousculent la hiérarchie de la fratrie. Il en sera ainsi pour notre paroisse : passer de ma paroisse à 4 communautés locales qui ne formeront qu’une seule famille : la famille de la paroisse Sainte-Claire de l’Ouest de Caen.
Accueillir un enfant ne se fait pas sur une terre totalement vierge. L’enfant naît dans une famille avec son histoire, ses richesses, ses faiblesses… Nous naissons dans une terre, un terreau qui nous est donné, que nous n’avons pas totalement choisi. Il en est ainsi de chacune de nos histoires familiales ; il en sera ainsi pour notre nouvelle paroisse : nous ne l’avons pas totalement choisie, nous sommes invités à la recevoir, à l’accueillir, à en prendre soin comme un nouveau-né. Nous avons à l’accueillir, à la recevoir, dans ce qui fait notre histoire, notre terre : forts de nos richesses, de ce que nous avons construit patiemment, pas à pas depuis des années.
Appelés à faire advenir à la vie, à faire naître…
C’est riches de cette histoire, dans cette terre qui se mélangera aux autres terres avec lesquelles nous ferons communauté, que nous sommes appelés à faire advenir à la vie, à faire naître…
Notre Dieu, nous invite à nous mettre au monde les uns les autres, à être les uns pour les autres des pères et des mères.
Dans cette belle mission de faire advenir à la vie, nous ne serons pas seuls, nous ne compterons pas sur nos propres forces : l’enfant de notre dessin est porté par une colombe, nous pouvons y voir la colombe de l’Esprit Saint.
Alors mettons-nous résolument sous la conduite de l’Esprit Saint : il est là quand nous mettons notre âme en jeu, mettant de côté ce qui est criant de ridicule et mondanité.
La foi les uns pour les autres n’est pas vaine : elle traverse les frontières de la mort et nous met dans une communion insoupçonnée les uns avec les autres.
Heureux sommes-nous d’être les enfants d’un Dieu vivant qui nous appelle à naître pour mieux donner la vie.
Bel été à chacun.