Église Notre-Dame-de-l’Assomption
L’église paroissiale actuelle de Bretteville-sur-Odon, Notre-Dame-de-l’Assomption, a été construite en 1960.
La commune conserve sur son territoire des vestiges de deux églises plus anciennes.
Avant d’en raconter l’histoire, il est bon de rappeler que Bretteville-sur-Odon, depuis ses origines connues, réunissait deux villages en une même paroisse: à l’ouest, Saint-Pierre, à l’est, Notre-Dame. Jusqu’au XIXe siècle, chaque village possédait son église, mais seule Notre-Dame, avait la qualité d’église paroissiale.
Trois églises Notre-Dame successives
De la première église Notre-Dame ne subsiste aujourd’hui qu’un clocher, entouré d’un cimetière.

Les Brettevillais le connaissent aujourd’hui sous le nom de « Vieux Clocher ». Il est inscrit à l’Inventaire des monuments historiques. Arcisse de Caumont en a donné une description dans sa « Statistique Monumentale » en 1846. Selon lui, la construction date des XIIIe et XIVe siècles. Elle a très probablement fait suite à une église plus ancienne dont il ne subsiste aucun vestige. À la fin du XIXe siècle, l’église paroissiale était en si mauvais état qu’il a fallu se résoudre à l’abandonner pour en construire une nouvelle. Le choix, aidé par la donation d’un terrain, s’est porté sur un emplacement situé entre les deux villages, en bordure de la route de Bretagne. Il répondait aux désirs des édiles de renforcer l’unité de la paroisse et de la commune.
La construction de la seconde église Notre-Dame, sur ce nouvel emplacement, s’est achevée en 1891. L’entrepreneur a été

autorisé à réemployer les pierres de l’ancienne église, avec cependant l’obligation de conserver sur place le clocher, après consolidation.
La nouvelle église, de style néo-gothique, était orientée nord-sud, son portail faisant face à la route de Bretagne par une allée de tilleuls qui constitue aujourd’hui le seul vestige de sa brève existence. En effet, prise pour cible par l’artillerie lors des combats de la Libération, elle subit de tels dommages qu’il fallut à son tour la démolir.

Après sa disparition, et jusqu’à la mise en service de l’église reconstruite, la paroisse a utilisé comme lieu de culte la salle de patronage existante, située route de Bretagne à l’angle de l’actuelle rue des Cinquante acres. Un beffroi sommaire, permettant de replacer une des cloches de l’église détruite, a été adjoint à cette église provisoire, bénie par l’évêque en 1946.
La troisième église Notre-Dame, l’église actuelle, est celle de la reconstruction. De style résolument moderne, dotée d’un toit en cuivre patiné, de vitraux remarquables, d’un campanile séparé en forme de flèche, elle est un exemple du renouveau de l’architecture religieuse après la seconde guerre mondiale. Œuvre des architectes Clos et Dupuis, elle a été consacrée le 11 décembre 1960.
L’église Saint-Pierre

Après la prise de possession de la baronnie de Bretteville par les moines du Mont-Saint-Michel (vers 1015), l’église Saint-Pierre a servi de chapelle au prieuré de l’abbaye. Ce prieuré a été définitivement supprimé au début du XIIIe siècle. La baronnie de Bretteville est alors devenue pour l’abbaye un simple domaine de rapport, sans fonction religieuse ni présence monastique permanente. L’église Saint-Pierre est restée à la disposition de la paroisse de Bretteville. Elle avait le statut canonique de « succursale » de l’église paroissiale Notre-Dame. Il faut rappeler que l’abbé du Mont-saint-Michel, « patron » de la paroisse en vertu de la donation de 1015, en a nommé les curés jusqu’à la Révolution. Au XVIIe siècle, un curé particulièrement entreprenant avait procédé à l’adjonction d’une tour à l’église Saint-Pierre et établi son presbytère à proximité.
Au début du XIXe siècle, par contre, elle a été progressivement délaissée et s’est délabrée faute d’entretien.

C’est déjà une ruine dont Arcisse de Caumont a fait l’inventaire en 1846 (Statistique Monumentale). Il décrit un édifice du XIIe siècle où paraissaient les traces d’une église antérieure dont certains motifs décoratifs ont été réemployés. L’origine de l’occupation du site, que des sondages archéologiques réalisés en 1992 font supposer très ancienne, reste encore inconnue. Les ruines ont été vendues par la commune et enlevées par un antiquaire caennais en 1909. Des vestiges intéressants ont été conservés, incorporés dans la maçonnerie du mur sud du cimetière, à savoir : à l’extérieur, face au manoir de la Baronnie, une porte latérale romane datée du XIIe siècle et quelques motifs décoratifs estimés plus anciens ; à l’intérieur, une plaque commémorative des travaux réalisés en 1680.
Texte de Jean Lille, illustrations de Jacques Le Richeux. Août 2010.

Bretteville-sur-Odon, naissance d’une commune
Ouvrage collectif, PUC, Caen 1998 .
(En vente au Domaine de la Baronnie et à la mairie, Bretteville-sur-Odon.)

Bretteville-sur-Odon du XIXe siècle aux années 1970. La modernité
Paul Dartiguenave, Publibook, 2002