Balises évangéliques : Handicap, précarité, isolement…
Notre réunion du jeudi 17 mai 2018 aura permis d'aborder le discours de Mgr Pontier, président de la Conférence des évêques de France, lors d'une grande soirée inédite tenue le lundi 9 avril au Collège des Bernardins, en présence du président Emmanuel Macron et de 400 invités.
Handicap, précarité, isolement… Trois binômes ont témoigné, au cours de cette réception de la fragilité. Mgr Georges Pontier, archevêque de Marseille et président de la CEF, s’est ensuite fait le porte-voix de nombreuses préoccupations de l’Église de France. En voici quelques extraits.
René Salami
La recherche de l’intérêt personnel peut entraver celle du bien commun…
« À vrai dire, nous avons tous ici une ambition commune ou une responsabilité partagée : celle de contribuer, chacun selon son statut, à la qualité de la vie commune dans ce pays qui est le nôtre et que nous aimons, la France. Notre pays a apporté sa contribution à l’avancée des idées et à l’avènement de sociétés plurielles. Sa devise « Liberté, Egalité, Fraternité » résonne comme une dynamique sage et porteuse de bonheur, mais aussi comme une tâche toujours à reprendre ou à consolider, tellement la recherche de l’intérêt personnel peut entraver celle du bien commun… »
…« Aujourd’hui la tentation est grande de se servir des progrès scientifiques pour s’assurer une maîtrise de l’humain qui éliminerait tout ce qui peut être porteur de fragilités ou d’éventuelles maladies…. Comme l’écrivait le Pape Benoît XVI : « Un domaine primordial et crucial de l’affrontement culturel entre la technique considérée comme un absolu et la responsabilité morale de l’homme est aujourd’hui celui de la bioéthique, où se joue de manière radicale la possibilité même d’un développement humain intégral. Il s’agit d’un domaine particulièrement délicat et décisif, où émerge avec une force dramatique la question fondamentale de savoir si l’homme s’est produit lui-même ou s’il dépend de Dieu. Les découvertes scientifiques en ce domaine et les possibilités d’interventions techniques semblent tellement avancées qu’elles imposent de choisir entre deux types de rationalité, celle de la raison ouverte à la transcendance et celle de la raison close dans l’immanence technologique. On se trouve devant un « ou bien ou bien » décisif. Pourtant la rationalité de l’agir technique centré sur lui-même s’avère irrationnelle, parce qu’elle comporte un refus décisif du sens et de la valeur. Ce n’est pas un hasard si la fermeture à la transcendance se heurte à la difficulté de comprendre comment du néant a pu jaillir l’être et comment du hasard est née l’intelligence. Face à ces problèmes dramatiques, la raison et la foi s’aident réciproquement. Ce n’est qu’ensemble qu’elles sauveront l’homme. Attirée par l’agir technique pur, la raison sans la foi est destinée à se perdre dans l’illusion de sa toute puissance. La foi, sans la raison, risque de devenir étrangère à la vie concrète des personnes. »
Légiférer en ces domaines ne peut se faire sans être assuré des conséquences de nos choix sur les générations futures. En d’autres domaines, on n’hésite pas à appliquer le principe de précaution. Comment pourrait-il en être autrement quand il s’agit de l’avenir des générations futures ? »
Peut-on qualifier de « dernier soin » l’acte de donner la mort ?
« L’Église catholique avec bien d’autres, considère la famille comme un des piliers de la vie en société. En elle, s’expérimente l’accueil inconditionnel de chacun, la fidélité, l’intergénérationnel, les transmissions de valeurs et le soutien en toutes circonstances. Les français plébiscitent la famille parmi les réalités qui leur paraissent essentielles. Leur désir est de former une famille unie, porteuse d’amour et d’affection. Faut-il aujourd’hui permettre que la loi prive des enfants de père ? Cette reconnaissance produirait une inégalité entre les enfants, ouvrirait un grand risque de marchandisation du corps et remettrait en cause le critère thérapeutique actuel, garant que ne se forme pas un grand marché de laprocréation. Accueillir une situation quand elle existe n’est pas l’organiser. C’est pourquoi nous soutenons activement les politiques en faveur de la famille. Elles sont un investissement sûr pour le bien de tous et celui de notre pays. »
« Nous nous sommes exprimés déjà sur tous ces sujets et le ferons encore conscients de notre responsabilité dans la vigilance pour la sauvegarde des droits de l’enfant, pour la défense des plus faibles, de l’embryon au nouveau-né, de la personne ayant un handicap au paralysé, du vieillard à celui qui est dépendant en toutes choses. On ne peut laisser personne seul. Ce sont nos relations, nos affections qui nous permettent de vivre…. Nous ne pouvons pas nous satisfaire de la solitude ou de l’abandon de celui qui verrait comme une issue enviable, celle de se donner la mort. La société se doit d’offrir des perspectives de vie, d’amitié, de tendresse, de compassion… Peut-on qualifier de « dernier soin » l’acte de donner la mort ? Il y a des limites et des confusions qu’on ne saurait franchir. »
L'État est laïc, Pas la Société !
« Les Etats Généraux de la bioéthique permettent d’expérimenter le dialogue au sein d’une société de plus en plus plurielle. Dialoguer suppose que chacun puisse s’exprimer et être écouté et que tous sachent vivre le respect, la tolérance, la compréhension mutuelle. Durant le siècle précédent la société française a su trouver les chemins de l’apaisement. Le principe de la laïcité de l’État a permis à la séparation des Églises et de l’État de trouver la juste manière de vivre ensemble dans le respect de la différence Nous ne voudrions pas que les évolutions plus récentes vécues dans notre pays entrainent des peurs qui ne verraient des solutions que dans la laïcisation de la société et non plus seulement de l’État. L’avenir se bâtira dans la confiance, le respect, l’amour du pays ou alors il s’enfermera dans des rejets dangereux incapables d’offrir une vie paisible et bénéfique pour tous.
Ces contextes nouveaux ne doivent pas conduire à se méfier les uns des autres mais à se connaitre mieux. Habités par des convictions diverses, en particulier religieuses, nous devons puiser dans nos traditions pour y retrouver le meilleur de ce qu’elles portent : l’amour du frère, l’hospitalité, la fraternité. C’est ce que d’ailleurs souhaitent le plus grand nombre de nos concitoyens. »
NOTRE ÉQUIPE À CETTE RÉUNION
Les participants :
- Mmes : Sœur Marie-Françoise, N. Cavalier, R.Creste , S.Desmaisons, M. Durier, R. Le Pape, A.Le Richeux, R. Piochon, G.Marie, M-C Salami, C.Stourm.
- MM : R.Cavalier, A.Le Gall. J.Poncet, R.Salami.
- Invité : M. M.Pardo.
Les excusés :
- Mmes : R.Poncet. M-L Jutel.
- MM O. Desmaisons, H Demassue, R. Jutel, G. Pelletier.
Merci au Père Michel Marie d’avoir assuré la messe.
DATES À RETENIR
Prochaine réunion d’équipe
- Jeudi 14 juin 14 h Salle Notre Dame.
Conclusion sur l’animation de notre campagne d’année 2017-2018
- Micheline GY animera la réunion de prières et de chants
- Antoine Le Gall animera la campagne d’année.
Suivra le goûter traditionnel grâce à Renée Creste.