Cette petite phrase du « Notre Père », ayant désormais pris sa place dans la prière habituelle des chrétiens, a réjoui beaucoup d’entre nous en donnant une tonalité plus positive à l’égard de Dieu le Père.
En effet, depuis 1966, en communion avec les Églises luthériennes et réformées, et les évêques de l’Église orthodoxe en France, la formule que nous reprenions : « et ne nous soumets pas à la tentation » pouvait donner l’impression que Dieu nous éprouvait en nous sollicitant au mal.
En fait, si cette traduction était fidèle au texte d’origine, elle renvoyait à une manière de parler que les premiers chrétiens pouvaient comprendre, mais que nous sommes bien loin de pouvoir accueillir dans le contexte qui est le nôtre.
D’où cette gêne que nous pouvions avoir en récitant cette formule.
Gêne justifiée, car notre foi ne cesse de nous dire que notre Père des cieux ne veut que notre bien, et ne peut susciter en nous le mal. Comme le rappelle la lettre de St Jacques : « Dans l’épreuve de la tentation, que personne ne dise : ‘ Ma tentation vient de Dieu’ . Dieu, en effet, ne peut être tenté de faire le mal, et lui‐même ne tente personne. » (Jc 1, 13)
Lorsque Jésus connaît la tentation, celle‐ci ne vient pas de son Père, mais de Satan. Dès son baptême, Jésus, poussé par l’Esprit au désert, va combattre celui qui veut l’empêcher d’accomplir sa mission de Sauveur pour que nous puissions être vainqueur avec lui du Mal.
Comme Jésus, nous sommes confrontés à ce combat, et comme lui au Jardin des oliviers, nous demandons au Père de savoir résister à la tentation pour que nous puissions mieux accueillir son amour, en vivre et le partager autour de nous.
En communion avec tous nos frères chrétiens, qui adoptent cette même traduction en ce 1er dimanche de l’Avent, que cette nouvelle traduction du « Notre Père » nous permette de devenir encore plus ses fils bien-aimés, et les frères de Jésus.