La paroisse a souhaité revisiter 5 dimanches de suite les 5 essentiels de la vie en Christ. Après Frère Jean-Pierre sur la prière, Véronique sur la fraternité, aujourd’hui je viens vous parler de la formation, de la maturité spirituelle.
- Nous sommes créés à l’image de Dieu mais cette image est déformée par le péché. Dieu a envoyé son Fils pour rétablir cette image, la renouveler (Eph 4, 23-24) : « Laissez-vous renouveler par la transformation spirituelle de votre pensée. Revêtez-vous de l’homme nouveau, créé, selon Dieu, dans la justice et la sainteté conformes à la vérité ». La ressemblance au Christ ne sera pas le résultat d’une copie, mais d’une habitation : « Il faut que j’aille demeurer chez toi » dit Jésus à Zachée.
- L’enjeu de la formation, c’est donc la transformation : prendre petit à petit la « forme du Christ » : c’est la croissance spirituelle.
Le Christ a formé des disciples. Comment il a fait : il a passé 3 ans avec eux et toute leur vie a été changée. Dans l’évangile, on nous raconte qu’ils ont regardé Jésus prier, lui ont demandé de leur apprendre et il leur a enseigné le Notre Père. Les disciples ont fréquenté Jésus, ils ont été imprégnés de sa manière d’être, de faire, de vivre.
« Le disciple n’est pas au-dessus du maître ; mais une fois bien formé, chacun sera comme son maître ». Lc 6, 40.
Comment cette transformation se fait-elle pour nous ?
La croissance spirituelle est comparée à une semence, ou à un enfant qui grandit : cela se fait tout seul, mais pas sans notre intervention : les plantes doivent être soignées, on ne tire pas dessus, les enfants nourris, éduqués… C’est un processus long et lent, un entrainement, une maturation de toute une vie.
Nous ressemblerons de plus en plus au Christ en le fréquentant dans sa Parole avec persévérance, par la lecture de l’Évangile, la prière, dans la communion avec d’autres croyants, dans le discernement de nos choix de vie : Rm12,2 : « Ne prenez pas pour modèle le monde présent, mais transformez-vous en renouvelant votre façon de penser pour discerner quelle est la volonté de Dieu : ce qui est bon, ce qui est capable de lui plaire, ce qui est parfait. »
Ainsi, on comprend que la foi n’est pas une philosophie, une croyance, mais la relation à Dieu, et un mode de vie ; on comprend que la maturité spirituelle n’est pas la somme des connaissances, mais cette capacité acquise jour après jour de se laisser transformer par le Christ. Le signe de ce progrès est d’aimer Dieu et son prochain de plus en plus, de mieux en mieux. La croissance spirituelle a un réel impact sur notre style de vie.
- La croissance spirituelle nécessite un engagement volontaire, ça commence par une décision : à Matthieu, Jésus dit : « Suis-moi. » L’homme se leva et le suivit. » (Mt9, 9)
Il y a 2 aspects dans la croissance spirituelle : c’est la responsabilité du Seigneur de « produire » ce progrès et c’est la nôtre de mettre en œuvre, en action ce progrès. Il ne s’agit pas de travailler à notre salut : nous sommes déjà sauvés et nous ne pouvons rien y ajouter, mais il nous faut mettre en œuvre les éléments nécessaires pour grandir : les fermiers possèdent une terre et la travaillent, non pour en avoir plus, mais pour faire fructifier ce qu’ils ont déjà.
On se forme à tout âge et tout au long de sa vie
Vous connaissez le dicton : « Quand l’appétit va, tout va ». La soif de progresser est un signe de bonne santé spirituelle. Et quand on sent qu’on progresse, on a le désir de continuer.
La vie de foi est un chemin qui réserve des surprises : se mettre en marche, c’est avoir la possibilité d’engranger ces différentes expériences qui au fil du temps forment le chemin unique de notre relation personnelle avec Dieu.
Se former, ce n’est pas seulement s’inscrire à l’INSR, le centre d’études théologiques près de chez nous, c’est aussi prendre un livre, un article, regarder une émission, un document, c’est aussi participer à un groupe biblique et se nourrir mutuellement du partage, participer à Alpha, faire une retraite spirituelle : 1 semaine ou 1 journée de désert, une journée de formation…
Ça peut être aussi de prendre le temps de faire mémoire des événements de notre vie, pouvoir les relire (avec un frère ou une sœur si besoin). Ou bien décider de vivre une étape sacramentelle : réconciliation, baptême, 1ère communion, confirmation : c’est possible de 7 ans et au-delà de 77 ans !
En conclusion, progresser dans la formation, notre transformation, impacte les 4 autres « essentiels » : une plus grande persévérance dans la prière, le désir de vivre la fraternité, la force de se mettre au service, l’audace de témoigner.
On peut tous trouver quelque chose qui entre dans nos possibilités de temps, de capacités, d’envie… Chacun peut se poser la question : pour moi, aujourd’hui, quel est le petit pas possible ?
Marie-Luc Fauchille
17-18 septembre 2022