« Le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour la vie du monde. » Jn 6, 51 – Quelle portée peut avoir cette phrase de l’Évangile de la Fête du Saint-Sacrement du Corps et du Sang du Christ dans nos vies ?
Cela peut nous paraître évident de se dire que c’est bien le Corps du Christ que nous mangeons et qu’en nous, nous accueillons Celui qui s’est donné sur la croix pour nous communiquer sa Vie. Et c’est bien cela que nous vivons à chaque eucharistie du dimanche : la Vie du Christ nous est donnée.
Lorsque nous proclamons « Amen » quand ce Corps du Christ nous est présenté, nous disons bien sûr « Oui » à cette présence, mais nous disons aussi beaucoup plus dans la Foi.
Adhérer au pain, Corps du Christ
En effet, adhérer au pain, Corps du Christ, c’est nous engager aussi à faire de nos vies des vies données à la manière du Christ, des vies qui continuent de manifester son corps ecclésial comme le lieu où Jésus se rend présent pour les hommes d’aujourd’hui.
Nous le savons bien, Jésus a choisi notre humanité avec ses limites et sa pauvreté mais aussi ses richesses et sa grandeur pour que se construise ce Royaume de Dieu dans lequel il veut nous fortifier et qu’il veut offrir à tous. Ne nous étonnons donc pas que nous ayons du mal à refléter Celui que nous recevons dans l’eucharistie. En même temps nous recevons son appel à faire de nous-mêmes comme de notre communauté chrétienne et comme de notre diocèse son Corps livré, le lieu de l’annonce de l’Évangile pour notre monde.
C’est cela la vocation de l’Église, et donc l’appel qu’il fait, à chacun et communautairement, de construire cette Église en recherchant son Unité dans l’Amour.
Vivre la charité entre nous
Plus nous chercherons, dans la grâce de l’Esprit Saint, à vivre la charité entre nous, à accueillir l’autre tel qu’il est, à espérer en lui, à dépasser ce qui nous fait souffrir pour construire l’unité du Corps du Christ, plus nous témoignerons de celui qui compte sur nous pour donner envie à d’autres de se nourrir de cette chair du Fils de l’homme qui leur donnera aussi la Vie en eux. Parfois le risque est d’oublier cette exigence, et de diviser le Corps du Christ.
La fécondité de cette transformation pastorale vers laquelle notre évêque nous invite à nous engager durant ces prochains mois, dépend au fond de la manière dont nous traduisons nos « Amen » de nos messes dominicales, par l’amour que nous nous portons les uns les autres, et par l’ouverture de notre cœur à plus grand que notre propre horizon personnel et communautaire.
Que le Seigneur nous aide à aimer les membres de son Corps et nous fasse devenir son propre Corps pour le bien de tous et la gloire de Dieu !
