Cette parole de Jésus, tirée de l’évangile du dimanche 4 novembre, s’adresse à un scribe venu se voir confirmer son interrogation sur le premier de tous les commandements. Jésus lui répond par les deux commandements de l’amour de Dieu et de l’amour du prochain et l’assure, devant son acquiescement, que sa recherche spirituelle est la bonne.
Ce scribe était sans doute quelqu’un de cultivé dans les Écritures, mais ce qui apparaît important pour Jésus, ce ne sont pas ses connaissances mais son désir de correspondre davantage à ce qu’il vit dans sa foi.
Nous rejoignons ici l’invitation que le pape François, dans son Exhortation apostolique « Gaudete et Exultate », nous fait : que chaque chrétien réponde à l’appel de Jésus à la sainteté.
Cette réflexion sur la sainteté, nous l’avons déjà engagée avec les enfants du catéchisme, avec leurs parents, au cours de notre journée paroissiale, et dans d’autres lieux de rencontres, et je suis très heureux de voir combien cette invitation touche les cœurs, lorsqu’ils comprennent que la sainteté n’est pas la perfection.
Il est vrai que les modèles auxquels nous nous référons spontanément, ce sont ceux des grands saints, ceux qui paraissent avoir fait des choses extraordinaires. Telle n’est pas la pensée du pape. Il a raison quand il nous dit : « Bien des fois, nous sommes tentés de penser que la sainteté n’est réservée qu’à ceux qui ont la possibilité de prendre de la distance par rapport aux occupations ordinaires, afin de consacrer beaucoup de temps à la prière. Il n’en est pas ainsi. Nous sommes tous appelés à être des saints en vivant avec amour et en offrant un témoignage personnel dans nos occupations quotidiennes, là où chacun se trouve. » Un exemple tout simple : celui de nous garder des paroles à ne pas dire pour rester dans la charité.
Le pape n’hésite pas aussi à nous libérer des scrupules que nous pourrions avoir à devenir saints, en raison de nos pauvretés ou fragilités : « Tout ce que dit un saint n’est pas forcément fidèle à l’Évangile, tout ce qu’il fait n’est pas nécessairement authentique et parfait. Ce qu’il faut considérer, c’est l’ensemble de sa vie, tout son cheminement de sanctification (…) Toi aussi, tu as besoin de percevoir la totalité de ta vie comme une mission. Essaie de le faire en écoutant Dieu dans la prière et en reconnaissant les signes qu’il te donne. (…) N’aie pas peur de te laisser guider par l’Esprit-Saint. »
Nous venons de célébrer la Fête de tous les Saints, qu’ils soient reconnus ou pas par l’Église : demandons-leur de nous aider à être ces saints « de la porte d’à côté » ou de la « classe moyenne de la sainteté » pour refléter l’amour de Jésus pour notre monde.
Voir aussi un extrait de l’interview donnée au journal La Croix (29/10/18) par Mgr David Macaire, archevêque de Fort-de-France et délégué au Synode :
Trouvez-vous qu’être un jeune chrétien aujourd’hui est plus compliqué qu’auparavant ?
Mgr D.M. : Au contraire : avant, pour devenir un saint, il fallait fonder une congrégation religieuse, partir dans un pays lointain, faire 10 000 miracles et mourir martyr dans d’atroces souffrances… Aujourd’hui, un jeune sympa, qui prie, va à la messe, fait la fête sainement avec ses copains, s’engage auprès des plus pauvres, se confesse régulièrement, tombe dans des péchés mais se relève, essaie de rester fidèle à l’enseignement de l’Église sur la sexualité est déjà un grand saint, un héros.