Nous nous sommes retrouvés pour notre première rentrée de l’année civile 2020 avec un groupe plus « resserré » du fait d’empêchements de santé pour les uns ou les autres et autres obligations. À bientôt de retrouver notre « quota » de croisière ! Nous aurons avancé dans nos échanges de la campagne d’année sur les messages du prophète Amos et notre implication dans la mise en œuvre des recommandations du pape François pour la sauvegarde de notre maison commune. Notre interrogation du jour : nos manières d’être attentifs à la vulnérabilité, aux personnes vulnérables ?
Antoine, animateur
Le Dieu sévère ne saurait prévaloir sur le Dieu Amour
Amos 5,6 : Cherchez Yahvé et vous vivrez, de peur qu’il ne fonde comme le feu sur la maison de Joseph, qu’il ne dévore, et personne à Béthel pour éteindre !
Au temps d’Amos, dans le royaume prospère du roi Jeroboam, le peuple élu ne « cherche pas Dieu ». Avec les représentants religieux, dévoyés, il se livre à des simulacres. Or, voudrait faire répercuter Amos, « Chercher Dieu » signifie revenir au Seigneur, après s’être peut-être éloigné de lui : « Cherchez premièrement le royaume de Dieu et sa justice », dira aussi Jésus (Matthieu 6.33).
Nous sommes ramenés à la présentation initiale de la Campagne d’année – verset du Deutéronome : le choix donné par Dieu au peuple d’Israël par la bouche de Moïse, à la veille de son entrée dans la terre promise : « Vois, je mets aujourd’hui devant toi la vie et le bien, la mort et le mal (…) j’ai mis devant toi la vie et la mort, la bénédiction et la malédiction. Choisis la vie, afin que tu vives, toi et ta descendance. » (Dt 30.15a, 19) – Choisir Dieu, c’est choisir la vie…
Comme au temps d’Amos, relevait Jacques, nous pouvons être tentés par une édulcoration du message de Dieu et cependant, ajoutaient les uns et les autres, à la suite d’Annick : au-delà des erreurs humaines, des guerres, des oublis, ce qui ressort, c’est le désir d’aider les autres, de rendre service, de traduire nos liens de sympathie, de solidarité… L’écoute évangélique nous stimule pour continuer à mettre en œuvre notre ligne de vie, notre attention aux autres… S’il faut illustrer le propos, nous viennent en exemple les engagements des uns et des autres dans les collectes de la Banque alimentaire et bien d’autres coups de main discrets et combien porteurs d’humanité.
La vulnérabilité : ce qu’elle nous enseigne…
Nous sommes parfois vulnérables nous-mêmes et nous sommes entourés de personnes en situation provisoire ou quasi permanente de vulnérabilité, de fragilité. – La vulnérabilité ne nous prive pas de tous nos ressorts humains. Dans cette fragilité, nous faisons cette découverte déconcertante : nous dépendons beaucoup les uns des autres.
Dépendants, nous le sommes au tout début de notre vie et nous le redevenons parfois à la fin de notre existence. Enfin, entre ces deux âges extrêmes de la vie, autour de nous et peut-être parmi nous, il y a des gens qui doivent affronter le handicap ou assumer un temps la maladie et parfois de façon chronique.
Un livre de Marc Leboucher « Le souffle et le roseau » (Variations sur la fragilité – Édit. Salvator) éclaire cette notion délicate dans notre humanité : « Certes, si nous n’en sommes plus au temps du Dieu barbu et jupitérien, lançant la foudre pour écraser les hommes et dicter sa volonté à l’univers, il reste que l’idée d’un être éternel et omniscient, lointain sans doute, trop absolu et transcendant pour être proche, continue de traîner dans les mentalités. Et puis, chez nombre de croyants, l’image d’un Dieu de puissance, justicier et moralisateur apparaît toujours très présente (…) Un ‘Dieu pervers’, un être manipulateur pour reprendre l’expression devenue classique de Maurice Bellet, qu’on doit davantage craindre qu’aimer ». Au contraire, écrit-il quelques pages plus loin, « c’est par le signe de sa mort et de sa résurrection, du don de soi jusqu’à l’ultime, de cette fragilité consentie que le Dieu d’amour se manifeste ».
Pour autant, cet amour marqué du sceau de la fragilité n’est pas doloriste, il bannit même la peur et le Christ « invite, avec une persuasion inébranlable, à surmonter la peur qui nous tétanise face au réel » ! Alors, « pour mieux apprendre à dépasser l’effroi ou le repli sur soi, il faut accueillir le Ressuscité qui a traversé la mort et se laisser enseigner par ce dernier, qui nous ouvre à la vie. Jésus, un professeur de confiance, en quelle sorte… ».
Notre prochaine réunion
Ont participé à notre réunion
Nicole et René Cavalier, Renée Creste, Marie Durier, Antoine Le Gall, Rachel Le Pape, Annick Le Richeux, Ginette Marie, Jacques Poncet, Marie-Claude et René Salami.
Les excusés : Suzanne et Olivier Desmaisons, Micheline Gy, Marie-Louise Jutel, Guy Pelletier, Renée Piochon, Renée Poncet.