Certains d’entre vous se souviennent peut-être du squat de Venoix, rue Galliéni.
Nous avions à cette époque visité cet endroit situé tout près de notre paroisse afin de voir si nous pouvions faire quelque chose pour les personnes qui y logeaient.
Depuis que de chemin parcouru !
Mais surtout pour ces pauvres gens délogés, relogés, délogés, relogés, délogés et aujourd’hui délogés et pas relogés.
Shorenna a ri !
Nous avons créé un lien d’amitié très fort avec une famille de Géorgiens, Shorenna, David et leurs trois enfants Annie, Saba et Barbare, âgés de 14, 12 et 6 ans. Régulièrement depuis 4 ans nous rendons visite à Shorenna pour l’aider dans son apprentissage du français, Élisabeth, Anne-Cécile et moi.
Depuis la fin du mois d’août, cette famille expulsée, après avoir dormi dans sa voiture enchaîne tant bien que mal des nuits dans un Formule 1 grâce à la générosité du collège où sont scolarisés les enfants et d’autres personnes.
Chambres exiguës, punaises de lit, rentrée des enfants, conduites, manger… l’enfer en quelque sorte, et pourtant lors de notre dernière visite, Shorenna a ri !
Elle a ri quand nous l’aidions à faire le travail de Barbare sa petite dernière.
Quand on n’a plus rien, il ne reste que l’essentiel : le lien fraternel.
Ce lien fait vivre Shorenna, ce lien nous fait vivre.
Peut-être est-ce le trésor que nous découvrons ensemble.
Mais ces nuits à l’hôtel auront une fin, l’hiver se profile.
Que faire ?
C’est la question qui nous travaille chaque jour.
Cette famille en situation irrégulière aux yeux de la loi peut être expulsée à tout moment.
Voilà déjà 4 ans qu’ils vivent en France, que leurs enfants y sont scolarisés.
Ils n’imaginent pas un instant retourner en Géorgie où leur situation serait encore plus catastrophique…
Aujourd’hui nous sommes un peu désemparés.
Nous n’avons aucun pouvoir pour changer leur situation, en revanche nous sentons très fort l’appel de Dieu :
« Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le royaume préparé pour vous depuis la création du monde. Car j’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ; j’étais nu, et vous m’avez habillé ; j’étais malade, et vous m’avez visité ; j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi ! ”
Nous avons besoin de votre prière, de la prière de notre communauté !
Prions pour Shorenna et tous les migrants qui cherchent une vie meilleure. Prions pour toutes les femmes et les hommes de bonne volonté.
Vincent Vaccaro